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Rencontres d’automne des bibliothécaires musicaux de Franche-Comté

Médiathèque départementale de la Haute-Saône, Vendredi 16 Octobre 2009

samedi 14 novembre 2009, par Christophe Daniel

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Pour la rencontre annuelle d’automne des bibliothécaires musicaux de Franche-Comté, l’ACCOLAD et la médiathèque départementale de Haute-Saône ont organisé une journée professionnelle le vendredi 16 octobre 2009.

10h-11h : Réunion d’automne des bibliothécaires musicaux comtois

1. Pratiques de désherbage des fonds sonores.

2. L’offre de musique dématérialisée en médiathèque.

11h-12h : Point de vue et expérience sur la diffusion musicale en Haute-Saône avec

Fabrice Creux, directeur de l’ADDIM 70

1. Présentation de l’ADDIM

2. Présentation de La Bulle (scène de spectacle itinérante en milieu rural)

3. Avis sur l’avenir de la filière culturelle et musicale

14h-15h30 : Présentation de la fédération de labels indépendants CD1D

1. Présentation de CD1D

2. Offre de la plateforme en direction des médiathèques

3. Avis sur l’avenir de la filière culturelle et musicale

15h30-17h : Point de vue et expérience sur la diffusion musicale en Franche-Comté

(Au Coin de l’Oreille / Rézo Parleur)

1. Présentation de l’Association Au Coin de l’Oreille

2. Présentation de la salle de musiques actuelles Le Moulin de Pontcey

3. Présentation du festival itinérant Les Estivales de Saône

4. Présentation de l’association régionale de diffusion musicale Rézo Parleur

5. Avis sur l’avenir de la filière culturelle et musicale

Conclusion de la journée


Avant d’aborder la journée professionnelle en elle-même, les bibliothécaires musicaux comtois ont eu une réflexion sur les pratiques de désherbage des fonds sonores et l’offre de musique dématérialisée en médiathèque.

10h-11h : Réunion d’automne des bibliothécaires musicaux comtois

1. Pratiques de désherbage des fonds sonores.

Les Bibliothèques municipales de Delle et de Montbéliard ainsi que la Médiathèque départementale du Haut-Rhin nous ont expliqué leurs méthodes :

- utilisation de la méthode IOUPI

- appel à des intervenants extérieurs spécialisés dans certains genres musicaux pour trier le bon grain de l’ivraie

- analyse attentive des titres qui ne sont plus référencés dans le commerce

- réassort des disques indispensables

- élimination des disques défraîchis ou abîmés

- suppression des doublons

- dons éventuels

- mise en place de réserves

Il est ressortit de cette discussion fort instructive que les espaces musique de nos médiathèques désherbent de plus en plus mais de façon précautionneuse et rationnelle. Nous avons pu constater qu’un pourcentage assez faible de disques était réellement éliminé, est-ce dû à la qualité de la politique documentaire menée dans les établissements francs-comtois ?

En conclusion, l’importance patrimoniale des fonds musicaux a été rappelée, ce qui a entraîne la question de la conservation partagée. Un groupe de travail a été rapidement mis en place sur la liste de discussion disco-fc, il y sera question de la création d‘une politique de conservation partagée des documents sonores au niveau régional. Affaire à suivre.

2. L’offre de musique dématérialisée en médiathèque.

Les participants ont alors évoqué la possibilité de numériser les collections sonores, à des fins de conservation, mais aussi d’écoute sur des bornes ou des ordinateurs. Nicolas Blondeau de la BM de Dole a rappelé les questions importantes à se poser avant toute numérisation : Qu’est-ce qu’on numérise ? Pour quelle raison numériser ?

Nicolas Blondeau a rappelé la rencontre avec la société Cristalzic, lors de notre réunion de printemps.

Cristalzic propose un logiciel d’écoute pour médiathèques concernant les fonds musicaux de CD, disque, K7 et vinyles. La société Kersonic commercialise également une borne d’écoute appelée Sonolis.

La loi DADVSI permet uniquement la numérisation à "des fins de conservation ou destinée à préserver les conditions de sa consultation sur place, par des bibliothèques accessibles au public… ».

Le cadre de la loi empêche donc pour l’instant toute proposition de consultation via Internet de la musique en streaming, ce qui diminue l’intérêt d’une numérisation à moins qu’elle ne s’accompagne d’un véritable travail d’édition et de médiation de la part des bibliothécaires musicaux.

S’agissant de l’offre de téléchargement en ligne, l’exemple de la bibliothèque municipale de Belfort fut instructif. Celle-ci propose depuis fin 2008, une borne appelée Automazic.

Automazic est une borne multimédia qui propose à l’utilisateur d’écouter un catalogue libre de milliers d’œuvres et d’en faire une sélection pour l’importer sur son support USB (clé, disque dur, baladeur mp3, téléphone portable, ...). Elle permet également aux lecteurs de décharger leurs propres créations musicales afin de les partager avec les autres usagers. Les premiers mois de fonctionnement de la borne semblent satisfaisants.

Anne-Marie Anstett de la bibliothèque départementale du Jura (MD39) nous a présenté l’offre de ressources numériques en ligne de la MD39.

La MD39 propose par le biais de JuMEL, portail départemental comprenant un catalogue collectif de 22 bibliothèques, un intranet et des ressources numériques (livres électronique, livres audio, musique en ligne). 7 bibliothèques bénéficient depuis 2009 d’une offre numérique située sur le portail JuMEL constitué de :

3 sites gratuits contenant principalement des ouvrages patrimoniaux numérisés

- Gallica, la bibliothèque numérique de la Bibliothèque nationale de France

- la bibliothèque numérique patrimoniale de Dole

- la bibliothèque numérique du Revermont

4 sites payants proposant différents types de documents numériques :

- Cyberlibris Famili - ce portail permet la consultation en ligne de livres électroniques, principalement sur des thèmes pratiques (argent, famille, santé...)

- Naxos - site d’écoute en ligne de fichiers musicaux de musique classique et de jazz

- Numilog - bibliothèque en ligne de livres numériques téléchargeables

- iThèque - plate-forme multimédia francophone de prêt numérique.

Sur le portail JuMEL, le lecteur autorisé pourra accéder directement aux portails des fournisseurs, s’y promener télécharger une partie des documents. Les fichiers téléchargeables sont tous libres de droits ou chrono-dégradables (au terme de la période de prêt, ils ne peuvent plus être lus).

La particularité de JuMEL est que les catalogues des ces fournisseurs (sauf Naxos) ont été intégrés au catalogue JuMEL, ainsi lors d’une recherche dans le catalogue, le lecteur peut se voir proposer aussi bien des documents physiques que numériques.

JuMEL intègre également depuis le début de l’année un catalogue de sites Internet provenant de la Bibliothèque publique d’information (BPI) ; les domaines concernés sont le droit, l’auto-formation et la presse en ligne.

Cette nouvelle offre fera l’objet d’une évaluation courant 2010.

Lors du débat avec les participants, Nicolas Blondeau a donné un retour d’expérience très positif sur l’offre du catalogue Naxos à la BM de Dole. Intéressée par le fournisseur de ressources en ligne Bibliomédias, la médiathèque départementale de la Haute-Saône s’est enquise des raisons du choix de Ithèque. Anne-Marie Anstett a alors souligné la différence de tarifs prohibitifs entre Bibliomédias et Ithèque. Elle a néanmoins regretté la faiblesse du catalogue musicale de Ithèque.

Les participants à la rencontre d’automne furent assez d’accord pour affirmer que les offres de ressources numériques en ligne pour bibliothèques étaient de plus en plus attrayantes et indispensables à des structures modernes.

Après cette première heure de discussion très animée, nous avons abordé le cœur de la journée professionnelle qui s’articulait autour de la diffusion de la culture musicale.

Deux axes étaient proposés :

- les réseaux de diffusion musicale en Franche-Comté

- les offres de musique dématérialisée en médiathèques


11h-12h : Point de vue et expérience sur la diffusion musicale en Haute-Saône avec Fabrice Creux, directeur de l’ADDIM 70, (Association départementale pour le développement et l’initiative de la musique et de la danse en Haute-Saône).

1. Présentation de l’ADDIM

L’ADDIM 70 a été créée en 1983 par le Conseil général de la Haute-Saône et l’Etat / Drac Franche-Comté (Ministère de la Culture et de la Communication). Elle est soutenue par ces deux partenaires institutionnels dans le cadre d’une convention triennale. L’ADDIM 70 bénéficie également de soutiens spécifiques du Conseil régional de Franche-Comté, ainsi que de certaines communes et communautés de communes. L’ADDIM est, tout d’abord, un pôle ressource qui vise à informer, conseiller, orienter et accompagner tous les acteurs de la filière musique et danse : responsables associatifs, artistes, enseignants, musiciens ou danseurs, amateurs de musique et de danse… Forte de sa connaissance du potentiel musical et chorégraphique de la Haute-Saône l’ADDIM 70 constitue également un point de rencontre privilégié entre les institutions locales, les organismes départementaux compétents en matière de musique et de danse et les usagers, en vue de la définition de politiques et d’actions culturelles structurantes.

Elle est aussi un porteur de projets de développements, comme l’éveil artistique en milieu scolaire, l’accompagnement des écoles de musique, des communes dans leurs projets culturels, la pratique de la danse, l’accueil d’artistes en résidence…etc.

Enfin, l’ADDIM est fortement impliquée dans l’accompagnement et le développement des pratiques musicales sur le territoire. Cela se caractérise par plusieurs points :

- Un centre de ressources : les publications, la mission de conseil, les dossiers structurants

- Les actions en collège et en lycée : le spectacle pédagogique "Jamaïque Odyssée", l’opération "musiques actuelles au lycée"

- La sensibilisation aux risques auditifs : les animations pédagogiques "Peace and Lobe"

- Le soutien aux groupes départementaux : auditions régionales du Printemps de Bourges, dispositif "En Scène !", dispositif "accompagnement à la répétition"

- Les formations thématiques : stage "musique assistée par ordinateur", atelier et masterclass "mix et scratch"

- Le projet "turntablism" : formations, projections, battle DJ, concert, conférences,...

2. Présentation de « La Bulle » (scène de spectacle itinérante en milieu rural)

Fabrice Creux nous a sensibilisé au fait que les territoires ruraux sont de plus en plus avides de cultures vivantes. C’est à partir de ce constat que l’ADDIM 70 a conçu le projet innovant «  La Bulle ».

Dans le cadre de son action de développement culturel en milieu rural, l’ADDIM 70 a reçu en décembre 2006, la labellisation "Pôle d’excellence rurale" pour la réalisation d’un équipement scénique mobile à géométrie variable, spécialement conçu pour l’accueil de petites formes musicales, chorégraphiques et théâtrales.

«  La Bulle »., scène gonflable itinérante, Pôle d’excellence rurale, est une création de l’architecte scénographe Hans-Walter Müller et de l’agence Scèn&Act, réalisée avec le soutien financier de l’Europe (Feder), de l’Etat (FNADT) et du Conseil général de la Haute-Saône.

Espace total : 293 m2

Hauteur sous faîte : 9 m

Salle  : 222 m2

Accueil public : 35 et 16 m2

Loge : 20 m2

Jauge public : 160 spectateurs assis

Capacité d’accueil : 200 personnes.

Accès : 2 / entrée principale et sortie de secours.

Coût : 360 000€.

Equipement

Scène  : 42 m2 (ouverture 7 m - profondeur 6m)

Grill  : hauteur max : 5 m - Profondeur 7 m - Ouverture : 7 m

Lumières grill : 40 projecteurs leds - 72 watts - répartis sur 4 circuits/projecteurs / 160 circuits

Lumière accueil et loge : 15 projecteurs leds 72 watts - répartis sur 4 circuits/projecteurs / 160 circuits

Le but était de concevoir un outil adapté à la représentation de spectacles dans l’espace public, économique, facile à installer et démonter et solide.

« La Bulle » est économique avec son éclairage à base de Leds lui permettant de se brancher sur une simple prise 220V. Conçue pour être facilement transportée et installée, « La Bulle » doit permettre à l’ADDIM 70 et ses partenaires de porter un projet artistique et culturel fort au bénéfice des populations vivant dans des zones dépourvues de lieux scéniques dédiés.

Dès l’automne 2009, l’ADDIM 70 s’attachera ainsi à développer à partir de cet équipement, des actions de sensibilisation, de formation et de diffusion en collaboration étroite avec plusieurs communautés de communes associées. La création de « La Bulle » s’inscrit très concrètement dans la stratégie de développement culturel en milieu rural portée par l’ADDIM 70 depuis plusieurs années en partenariat étroit avec plusieurs communautés de communes.

Avec ce projet ambitieux, aux alentours de 396 000 euros, le territoire haut-saônois se dote d’un bel outil de démocratisation culturelle. Pour en savoir plus  : http://www.ADDIM-haute-saone.fr/contenu.php?id=1796

3. Avis sur l’avenir de la filière culturelle et musicale

Fabrice Creux a fait un parallèle avec les premiers chiffres extraits de l’enquête « Pratiques culturelles des Français à l’ère numérique - Enquête 2008 ».

Les chiffres 2008 démontrent à nouveau la désaffection des lieux culturels par toute une catégorie de français. Lieux culturels qui se trouvent ainsi devant l’obligation de réfléchir sur une nouvelle façon de concevoir leur offre ainsi que l’accueil du public.

« La Bulle » est ainsi une façon d’aller à la rencontre d’un public habituellement absent des institutions culturelles, une réponse au problème de démocratisation culturelle chère à nos prédécesseurs.

Lors du débat, Fabrice Creux, en réponse aux questions de l’auditoire sur sa vision de l’avenir de la filière culturelle, a émis de sérieuses inquiétudes sur le futur financement des associations et institutions culturelles. Les diverses réformes, de la taxe professionnelle, des collectivités territoriales risquent de peser lourd sur les finances des principaux bailleurs de fonds de la filière culturelle que sont les collectivités territoriales.

Il a aussi rappelé que la baisse des ventes de CD a généré une augmentation de 40% des cachets live des artistes. Les artistes tentent ainsi de récupérer le manque à gagner, ce qui pèse lourdement sur les scènes de musiques actuelles. Selon Fabrice Creux, l’avenir de la filière culturelle est tout autant plombé par la réforme de l’intermittence du spectacle. Celle-ci a en effet entraîné une baisse de 40% des arrivées de nouveaux artistes sur le marché. La filière souffrira donc à terme d’un manque de renouvellement et donc d’un appauvrissement de l’offre, alors que la demande de spectacle vivant est forte, notamment en milieu rural a-t-il souligné.

Fabrice Creux nous a donné son avis sur la loi Hadopi : « La révolution numérique est en marche et il est impossible de la ralentir ». « Nous vivons dans un univers culturel mixte : il y a les formes officielles et les formes souterraines, c’est-à-dire, celles qui ne sont pas attachées aux droits d’auteurs. ». « La loi Hadopi crée de gros dégâts financiers : les jeunes artistes n’attendent plus rien du CD, il n’est qu’une vitrine, un objet de communication. ». « A l’heure actuelle les pertes financières ne sont plus rattrapables, la loi est donc inutile. Par ailleurs, il paraît techniquement impossible d’appliquer la loi : comment séparer les offres des distributeurs : téléphonie, TNT, Internet… Hadopi est donc une réponse de dinosaures  »

Pour finir, il a aussi rappelé que, dans les années 90, le Ministère de la Culture avait une mission autour du numérique qui a été abandonnée vers 2000.

14h-15h30 : Présentation de la fédération de labels indépendants CD1D

1. Présentation de CD1D - Intervention de M. Mo, gérant du label Jarring Effects, représentant CD1D, fédération de labels indépendants.

Cd1d.com est une fédération de labels indépendants créée en 2004 par 7 labels fondateurs [Aïlissam, Crash Disques, Facto Records, Foutadawa aujourd’hui remplacé par le label 6AM, Irfan (le label), Jarring Effects, Vicious Circle]. Plate-forme alternative de vente en ligne en « support physique » (CD, DVD, Vinyle, livre...) et/ou numérique (MP3 et Flac). Cd1d.com propose une distribution équitable du producteur à l’auditeur en reversant 85% du résultat de ses ventes aux artistes et aux labels.

A ce jour, www. Cd1d.com représente 114 labels, 15162 titres en téléchargement, 1832 disques et 978 artistes, toutes esthétiques musicales confondues. Les produits commandés sur Cd1d.com sont livrables en France et dans le monde entier aux internautes bénéficiant d’un moyen de paiement sécurisé par carte bancaire et Paypal.

L’objectif de cette fédération de labels indépendants est de valoriser la diversité musicale afin de contribuer à l’existence d’un réseau alternatif aux Majors et autres « supermarchés culturels ». Ainsi Cd1d.com offre la possibilité aux labels de s’unir et de mutualiser leurs moyens pour s’adapter aux mutations engendrées notamment par la crise du disque.

Le public membre de Cd1d.com, 11430 personnes à ce jour- est acteur à part entière de cette diversité culturelle et bénéficie de tarifs préférentiels ainsi que d’une offre variée favorisant la survie de labels défricheurs.

En parallèle de cette plateforme alternative, Cd1d.com a ouvert en Mars 2008 sa première boutique physique dans les locaux du label Jarring Effects à Lyon. Ouvert du mardi au samedi, de 14h à 19h, vous pouvez y retrouver toutes les références présentes sur Cd1d.com.

En savoir plus : http://www.cd1d.com/whoarewe.php

2. Offre de la plateforme CD1D en direction des médiathèques

Après avoir souligné, (à un public déjà convaincu), l’importance de la survie d’une filière indépendante pour la diversité musicale, M. Mo a développé les possibilités d’échanges entre les bibliothèques et la plateforme de distribution en ligne de Cd1d.com.

Il nous a expliqué que la version 4 du site Cd1d.com permettra un rapprochement avec les médiathèques. L’ouverture de comptes pour les collectivités territoriales permettra aux médiathèques l’achat en direct des références de la fédération. Les clients de CD1D pourront également consulter et écouter l’intégralité du catalogue de CD1D afin de mieux faire leur choix. Un service de géo localisation des artistes CD1D sera également disponible, il permettra un meilleur suivi des scènes locales et l’approvisionnement des démothèques.

Après plusieurs questions des participants, M. Mo a expliqué sa réticence envers une offre dématérialisée de type forfaitaire. CD1D n’est pour l’instant pas prêt à offrir une possibilité d’abonnement à un service de téléchargement de fichiers chrono dégradables. Cependant, il s’est déclaré ouvert au débat et prêt à étudier les propositions concrètes des médiathèques.

CD1D est par contre favorable à l’installation de bornes d’écoutes dans les espaces musiques de nos médiathèques. CD1D propose également quelques idées novatrices sur sa plateforme de vente en ligne :

Pour 1 achat physique : le numérique est offert.

Pour 1 achat numérique : 1 vinyle offert, sur Jarring Effects.

3. Avis sur l’avenir de la filière culturelle et musicale

Aux diverses questions concernant les nouveaux acteurs musicaux sur le net,

M. Mo a rappelé que sur Deezer [« qui rémunère ses artistes »], l’artiste touche 0,0007€ à condition que le morceau soit écouté en entier. Il a fustigé la dévalorisation de la musique et rappelé que la production d’œuvres de qualité avait un coût. Partageant son expérience personnelle, il nous a expliqué que la préparation d’un album de Hightone pouvait représenter 300 000 euros d’avance de frais pour le label indé Jarring Effects. Cette somme est investie sur plus d’un an avant la sortie effective de l’album et les premières rentrées d’argent.

M. Mo a souligné l’extrême fragilité des labels indépendants, due à d’importantes prises de risque dans la production d’artistes. Il nous a confié qu’un label comme Jarring Effects ne tenait le coup que sous perfusions de prêts bancaires à répétitions malgré de bonnes locomotives comme EZ3KIEL ou Hightone.

15h30-17h : Point de vue et expérience sur la diffusion musicale en Franche-Comté avec Damien Morisot ( Au Coin de l’Oreille, Moulin de Pontcey, Rézo Parleur, Réseau Fédurock)

Damien Morisot est l’interlocuteur idéal en ce qui concerne la diffusion musicale en Franche-Comté de par sa participation dans les multiples associations représentatives. Il a présenté les diverses structures dont il est membre.

1. Présentation de l’Association Au Coin de l’Oreille

L’association « Au Coin de l’Oreille » est née en 1997. Elle a pour but « sur le département de la Haute-Saône, le développement des musiques actuelles, des expressions artistiques associées et émergentes, ainsi que la mobilisation des populations et acteurs locaux autour de cette activité. Elle défend l’éclectisme, la découverte, l’émergence et l’innovation sans a priori de styles et participe au renouvellement artistique. L’association développe son projet culturel en le teintant fortement par une démarche associative fondée sur des valeurs humanistes, solidaires et démocratiques.

2. Présentation de la salle de musiques actuelles Le Moulin de Pontcey

L’association a pris en septembre 2006 la gestion d’une salle de concert, le Moulin de Pontcey. L’association compte trois salariés, soixante-dix adhérents et une soixantaine de bénévoles (de 16 à 50 ans) tous impliqués à divers degrés : relations institutionnelles, réflexion, action, etc... L’association repose sur cette dynamique d’équipe et de territoire qui « fait bouger la Haute-Saône » La jauge du Moulin est de 330 places.

Les budgets sont à 40% de recettes propres + 5 000 € de la DRAC + 5 000 € de la Communauté de communes des Combes.

L’éclectisme de la programmation en fait un projet à risque. Actuellement, l’association accueille près de 8500 spectateurs (de tous âges) tous concerts confondus sur une année, provenant essentiellement du département. Le Moulin reçoit une vingtaine de mails de sollicitation de concert par jour et environ 1 000 disques par an. Cela met en perspective l’appétence des artistes pour l’accès aux salles de musiques actuelles.

Les participants et surtout la médiathèque départementale de la Haute-Saône ont fait part de leur intérêt pour le fonds de disques ainsi accumulés par le Moulin de Pontcey, notamment en ce qui concerne les artistes régionaux. Il serait intéressant de contacter tous les diffuseurs régionaux de musique vivante afin de leur proposer de récupérer les disques d’artistes locaux.

3. Présentation du festival itinérant Les Estivales de Saône

L’association gère également un festival, « Les Estivales de Saône ». Festival itinérant en milieu rural, les Estivales programment quatre groupes ou artistes, sur trois semaines. Chaque formation va ainsi jouer pendant une semaine, tous les soirs en un lieu différent. Cela permet à de toutes petites communes de se voir proposer un spectacle de qualité, sur une place de mairie, dans un jardin municipal, une chapelle, une cour d’école…etc.

Le spectacle est vendu aux mairies, mais plus souvent aux intercommunalités, voire à plusieurs intercommunalités. Celui-ci est joué dans les communes qui passent la commande, gratuit pour les habitants des communes concernées. Le coût habituel du plateau oscille entre 2000 et 2500€.

Succès populaire, les Estivales permettent une promotion efficace des musiques amplifiées tout comme une démocratisation évidente de l’offre culturelle départementale.

Partenaire traditionnel de la médiathèque départementale de Haute-Saône (MD70), l’Association Au Coin de l’Oreille a de nouveau démontré son importance notamment dans la mise à jour du fonds musical comtois de la MD70. Pour en savoir plus : http://www.aucoindeloreille.org/index.php

4. Présentation de l’association régionale de diffusion musicale Rézo Parleur

Damien Morisot a ensuite fait le descriptif de Rézo Parleur. Rézo Parleur est une association qui réunit les différents acteurs intéressés par les musiques actuelles en Franche-Comté :

Le Bastion, locaux de répétition à Besançon, Le Cylindre, salle de concerts à Larnod, Découvert Autorisé, association pour la promotion des musiques actuelles en Franche-Comté, Le Moulin de Brainans, salle de concerts dans le Jura, Le Moulin de Pontcey, salle de concerts en Haute-Saône, La Poudrière / RockHatry, pôle des musiques actuelles à Belfort. Ces 6 acteurs professionnels avec une activité permanente à l’année, se sont associés pour créer le « Rézo Parleur, musiques actuelles en Franche-Comté ».

Cette association a pour objectif de rassembler les acteurs des musiques actuelles en Franche-Comté afin de :

- mutualiser les moyens et les compétences de ses membres visant à un développement commun et concerté du secteur des musiques actuelles

- créer le cadre de la structuration et de la représentation des acteurs

- soutenir et accompagner à la pérennisation et au développement de ses membres

En particulier le Rézo Parleur s’attache à rassembler le plus largement possible l’ensemble des acteurs du secteur régional des musiques actuelles en Franche-Comté. Il a une mission permanente d’observation de la filière régionale. Il développe des projets d’envergure régionale destinés à développer le secteur des musiques actuelles en Franche-Comté et à le mettre en valeur. Les premiers travaux du Rézo Parleur sont :

- la mise en place d’un spectacle pédagogique sur les risques auditifs « Peace and Lobe »

- la réflexion et la mise en place d’un site régional sur l’information et la ressource dans les Musiques Actuelles

- le lancement d’une concertation territoriale à l’échelle de la Région sur les Musiques Actuelles.

Le groupe des bibliothécaires musicaux franc-comtois a ainsi pu souligner la nécessité d’associer Rézo Parleur à notre travail commun sur l’acquisition, la conservation et la diffusion des artistes franc-comtois.

Il a été notamment question de la pertinence de l’archivage numérique de nos fonds régionaux respectifs.

Chantal Fontaines, directrice de l’ACCOLAD, a alors souligné l’importance du coût de la numérisation et de l’archivage. Ce qui pose évidemment la question d’un travail de numérisation en commun au niveau régional. L’ACCOLAD pilote 2 plans régionaux de conservation partagée, périodiques depuis 1998 (dont des périodiques musicaux) et fonds jeunesse depuis 2004. Un recensement régional actualisé des artistes, salles de concerts, associations, festivals de musique, labels, ressources documentaires, médias est disponible depuis 2003 sur le site de l’ACCOLAD et sur celui de l’ACIM.

5. Avis sur l’avenir de la filière culturelle et musicale

Rejoignant les vues de M. Mo sur l’avenir de la filière musicale, Damien Morisot nous a sensibilisé au fait que lorsqu’un groupe met sa musique sur MySpace, celui-ci en est dépossédé. En fait MySpace n’a pas la propriété de la musique, mais le droit d’exploitation de celle-ci. Par exemple, si MySpace décide de faire une compilation avec Universal de titres prometteurs, les artistes concernés ne toucheront pas de droits d’auteurs.

Conclusion sur la journée :

Au final, cette journée a souligné l’importance de la coopération des différents acteurs régionaux. En ce qui concerne la filière musicale franc-comtoise, les différents services musique des médiathèques pourraient articuler leur travail sur les fonds régionaux avec celui de Rézo Parleur et de l’ ADDIM.

Mutualisation et coopération pourraient être le maître mot de cette journée d’étude car c’était vraisemblablement ce qui motiva la venue en masse du public puisque la salle d’animation de la médiathèque départementale fit le plein.

La mutualisation et la coopération autour des fonds régionaux a déjà commencé avec le soutien de l’ACCOLAD (Agence régionale de coopération de Franche-Comté) www.livre-franche-comte.com et va ainsi se poursuivre avec la venue de nouveaux acteurs.

La coopération s’enrichit d’une réflexion autour de la numérisation, de la conservation partagée et de la mise à disposition du patrimoine comtois en direction des usagers des bibliothèques. Un groupe de travail a été rapidement mis en place sur la liste de discussion régionale disco-fc, il y sera question de la création d‘une politique de conservation partagée des documents sonores au niveau régional.