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L’animation en discothèque

vendredi 14 décembre 2001, par La Rédaction

Quelques pistes succintes et une expérience d’animation

Pistes pour une mise en valeur des collections

- Écoute/Diffusion de disques
- Listes des dernières acquisitions avec critiques personnelles + compilations d’articles de magazines (éventuellement) à consulter (affichage) et/ou emporter.
- Discographie, seule ou incluse dans une bibliographie. En lien ou non avec une animation.
- Sur les documents d’un partenaire (Centre social ou culturel, Théâtre…) faire apparaître des orientations discographiques.
- Concerts, conférences, conférences-concerts, conférence+concert,…
- Club d’écoute (à l’image des clubs de lecture)
- Borne d’écoute
- Ne pas négliger la signalétique pour l’accès aux disques.

Bilan d’expériences d’animations autour du rock

Les expériences

Ca fait 30 ans que j’essaye d’organiser des exposés-débats thématiques autour de disques, et j’ai même trouvé un nom pour cette activité -discoforum - pour bien montrer qu’il ne s’agit pas d’un cours magistral... Voici le résumé de mes 5 principales expériences, qui ont toutes échoué.

La première date de 1970 ou 71, à la discothèque de la Maison de la Culture à Reims, et son thème en était sûrement déjà le rock (ou la pop-music, terme en vogue à l’époque...). Malgré la pub faite par la discothèque, je n’avais rien trouvé de mieux - pour "attirer plus de monde" à cette première rencontre - que de passer une petite annonce dans un canard local... Ayant naïvement confondu institution d’Etat et objectif privé, la séance a été annulée et n’a pas eu de suite. Un bon début.

En 75 ou 76, j’ai animé - bénévolement - 2 ou 3 débats-sensibilisations à l’écoute du rock, dans un foyer de filles dans le XII ème arrondissement de Paris (pas loin de Daumesnil). Principalement improvisés, sympas, mais sans suite.

Ma 3ème tentative a eu lieu en 77, à la Maison des Arts et de la Culture de Créteil (pas encore municipalisée à l’époque). Avec la responsable de sa discothèque (Annie Voillot), nous avons d’abord "enquêté" auprès des
abonnés, puis bâti un programme d’une bonne douzaine d’exposés-débats bi-mensuels - gratuits - essentiellement sur différents sujets /artistes autour du rock et du blues. En moyenne une dizaine de personnes sont venues pour les 4 ou 5 premières soirées, animées ensemble ou séparément. Une soirée a bénéficié de la présence d’un copain musicien amateur, venu avec sa guitare électrique et son ampli. Puis la fréquentation a diminué, chutant à 1 ou 2 personnes par séance, voire zéro... Prévu d’octobre à mai, le cycle n’a pas pu être mené à son terme, mais je me souviens avoir touché un petite rémunération comme vacataire pendant 5 ou 6 mois, avec un certificat de travail.
L’expérience n’a pas été renouvelée l’année suivante. Raisons de cet échec : sujets peut-être pas assez variés, trop pointus et trop sérieux.

Début 82, les CEMEA m’ont permis d’intervenir pendant une de leurs formations d’animateurs en banlieue, sur le thème de l’histoire du rock. Très mal préparé et mort de trouille devant une quinzaine de personnes, je n’ai pu assurer qu’une seule séance sur les deux prévues. Nouvel échec cuisant. Avec du mal, j’ai quand même été payé 150 F - comme convenu - pour la 1ère soirée d’1 heure.

Mes deux dernières tentatives datent de 97-98, dans le centre social de mon quartier, (dans le XIXème arrondissement de Paris). Thème : les origines du rock ’n’ roll. L’entrée était payante (20 ou 25 F). Les 2 soirées (à 6 mois d’intervalle) étaient divisées en 2 parties : environ 3/4 d’heure d’exposé suivi d’1/2 H de danse, la première soirée avec un trio local de rockabilly et la 2ème avec un montage sur K7. Une douzaine de personnes sont venues à chaque fois, dont une bonne moitié d’amis ou d’employés du centre social qui me connaissaient. La maigre recette de la 1ère soirée (environ 150 F) est allée intégralement aux musiciens (j’étais d’accord) et celle de la 2ème - inférieure - m’est revenue. Expérience intéressante, vivante, mais intellectuellement très frustrante pour moi, à cause de l’absence de débat sur le sujet. J’ai renoncé à assurer une 3ème séance.

Je sais que, depuis plusieurs années, certains CFCB / CNFPT ont organisé - et continuent de le faire - des "sessions de formation" d’un ou 2 jours sur telle ou telle forme de musique (du classique à la techno, en passant par le jazz, la chanson, le rock, le rap, etc.). La dernière à laquelle j’ai participé - comme simple auditeur - sur le blues et la country, a été extrêmement riche et passionnante, mais l’absence de débat m’a beaucoup manqué.

Quelles conclusions tirer de mes diverses tentatives ?

1. Malgré mes échecs, je n’ai pas du tout abandonné cette "idée" et suis prêt à re-monter ce genre d’exposés-débats, mais JE NE LE FERAI JAMAIS SEUL : je voudrais enrichir (et faire partager) mes connaissances documentaires et de mélomane passionné, avec celles d’un(e) musicien(nne) qui expliquerait / préciserait - avec son instrument - les extraits de disques "en illustration" que nous aurions choisis et présenterions ensemble. Plus j’écoute du rock (au sens large) et plus je me documente, plus mon ignorance totale de la création musicale et ma non-pratique d’un instrument me pèsent.

2. Loin des émissions radio ou télé, c’est directement en face d’un petit nombre d’auditeurs "motivés et fidèles" que je souhaite animer des exposés-débats, avec une autre personne sachant jouer d’un (ou plusieurs) instrument(s) et capable de le(s) présenter.

3. Les thèmes pourraient aller d’un instrument (et pas seulement la guitare) à une période / décade, un pays, une couleur / style de rock et, bien sûr, un artiste, jusqu’à expliquer ce qu’est une sono de concert : peu de personnes savent différencier une guitare basse d’une contrebasse ou une 6 cordes d’une 12 cordes (= "écoute active"), comment fonctionne une guitare électrique, ce qu’est un "effet spécial", un larsen, un retour de scène, un micro FM, etc. Et, pour varier l’approche, j’imagine aussi des séances réservées à des "travaux pratiques" / tables-rondes de critiques de disques (récents ou non), de concerts (après sortie en groupe) ou de vidéo, ou encore l’étude de "covers" à partir d’un standard. Certaines séances pourraient contenir 5 à 10 min "d’humour musical", selon une idée très simple et restant dans le style de l’activité.

Avec une solide préparation et une excellente animation - A DEUX - je pense qu’il y a de quoi animer un cycle annuel entier de séances bi-mensuelles (voire hebdomadaires) d’une à deux heures chacune, sur le thème "Découvrir le rock", avec beaucoup plus de chances de réussir dans le cadre d’un "café-musique".

voir aussi Animation, formation, exposition

Interventions discothécaires d’Alsace et de Pol Gosset