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Enregistrements recommandés en musique classique et contemporaine

Une liste méthodique et modulable

jeudi 13 octobre 2005, par Chrysostome Ricaud

Dans le cadre de mon stage de fin d’année d’IUT métiers du livre, j’ai travaillé sur le sujet suivant : « quels outils, quels moyens pour développer un fonds de référence en discothèque ? » La mise en application s’est faite sur le fonds de musique classique et contemporaine de la médiathèque de Montmélian. Mon travail de recherche a abouti à une liste d’environ 300 enregistrements indispensables. Ceux-ci ont été retenus selon des critères méthodiques, et non pas selon une appréciation personnelle. Cette liste tend donc vers une objectivité maximum.

À la fin de cet article sont proposés au téléchargement la liste de références discographiques (format Excel) et un guide d’utilisation de la liste (format Word).

1. Comment la liste de suggestions a été réalisée

J’ai choisi d’élaborer cette liste de suggestions sur Excel, car ce logiciel me permettait d’avoir une information par colonne et de faire des tris. La liste se trouve donc modulable selon ce qu’on cherche à savoir. J’ai ensuite recoupé les références obtenues par le biais de dix listes à vocation différente. À ces dix listes, j’en ai rajouté une onzième destinée à faire apparaître les compositeurs contemporains qui étaient passés sous silence autrement.

La règle que j’ai fixée était la suivante : dès lors qu’une œuvre était citée plus de trois fois, j’estimais qu’il ne s’agissait pas du fruit du hasard, ni des goûts spécifiques d’un passionné. Je considérais donc l’œuvre en question comme devant faire partie d’une discothèque idéale et la rentrais dans ma liste. Mais avec cette règle je me retrouvais toujours confronté à ce problème récurrent : les compositeurs du Moyen Âge, de la Renaissance, et contemporains étant fort peu représentés, je me retrouvais pratiquement sans aucune œuvre à citer pour ces périodes. J’ai donc choisi de faire une exception : pour les compositeurs des périodes précitées, seules deux occurrences suffiraient à faire en sorte que je les retienne dans ma liste.

Pour les mêmes périodes, il arrivait fréquemment qu’un compositeur soit cité de nombreuses fois, marquant ainsi son importance, sans qu’aucune de ses œuvres ne fasse l’unanimité, chaque liste citant un œuvre différente. Dans ce cas de figure j’ai soit indiqué le nombre de fois que le compositeur était cité tout en choisissant une œuvre (le nombre d’occurrences ne correspondant alors pas à l’œuvre mais à l’auteur), soit laissé le choix de l’œuvre vide. Ce problème était particulièrement fréquent pour les contemporains. Sans doute par manque de recul, on trouve rarement, les concernant, une œuvre phare sur laquelle une majorité de critiques tombe d’accord. Je laisse donc le choix à la personne qui sera en charge de faire une acquisition. Elle pourra soit profiter d’une compilation qui permettra de représenter plusieurs contemporains à moindre coût, soit profiter de l’actualité et choisir une interprétation qui viendra de sortir si elle est fortement recommandée. Dans les deux cas, l’objectif est de représenter un compositeur contemporain qui paraît important, quelle que soit l’œuvre choisie.

2. La recherche d’interprétations recommandées

Afin que la liste reste utilisable sur la durée, il m’était inutile de mentionner un enregistrement récent uniquement parce qu’il s’agit d’un enregistrement récent, et j’ai à chaque fois sélectionné des interprétations considérées comme exceptionnelles par plusieurs de mes sources. Malgré tout, étant donné le côté peu attractif, pour certains, d’écouter un disque enregistré en 1955 avec de piètres qualités sonores, j’ai essayé, à chaque fois que c’était possible, de contrebalancer un choix historique par un enregistrement plus récent.

Pour la même raison d’utilisation sur la durée, j’ai rapidement rejeté l’idée de mentionner des disques dits « économiques », car au fil du temps les prix peuvent rapidement varier. Peut être qu’un enregistrement meilleur que l’enregistrement économique ne coûtera demain pas plus cher que ce dernier...

De même et toujours pour la même raison, je n’ai pas fait de la disponibilité un critère de choix. Un enregistrement non disponible peut rapidement le redevenir, et inversement. Et dans le cas d’une bibliothèque empruntant à la BDP, cette dernière peut très bien posséder un disque qui n’est plus disponible à la vente.

3. Limites de la liste

Le fait d’avoir établi des critères rigoureux à suivre pour l’élaboration de la liste lui confère un certain nombre d’avantages dans une recherche d’objectivité. Malgré cela, elle présente des limites dont je me suis rendu compte au fur et à mesure de son élaboration, puis de son utilisation.

Le premier inconvénient a déjà été évoqué : la sélection d’œuvres du Moyen Âge, de la Renaissance et contemporaines n’est pas satisfaisante. En effet, les compositeurs les plus anciens sont trop souvent occultés, et même malgré l’application d’une règle spécifique à cette période, certains noms importants n’apparaissaient pas. Quant aux compositeurs contemporains, j’ai dû trop souvent laisser vide la ligne du choix de l’œuvre par manque d’informations concordantes.

Une des manières de pallier ces deux problèmes serait d’avoir recours à des compilations des périodes concernées. C’est malheureusement là le plus grand manque de ma liste, les références utilisées ne me permettaient pas de retenir des anthologies et des récitals sur les mêmes critères que les œuvres. En effet, trop peu d’outils les mentionnent, et il m’était donc difficile de faire des recoupements.

Par ailleurs, je n’ai pas réussi à retrouver systématiquement, à travers mes critères de sélection, les œuvres que j’avais relevées comme étant importantes dans l’histoire de la musique. Certains de ces manques, ainsi que d’autres, m’ont été signalés par Pascale Bilbille, discothécaire spécialisée en musique classique, Mathieu Savagner, directeur de l’école de musique de Montmélian, et Cathy Séres, professeur de piano à l’école de musique de Montmélian, à qui j’avais soumis ma liste terminée.

Ne pouvant pas intégrer des œuvres et enregistrements ne répondant pas aux critères de sélection de la liste, je les ai malgré tout reportés sur une liste complémentaire [1] qui laissera la personne qui s’en servira seule juge de leur importance.

4. Le travail qu’il reste à faire

Pour une utilisation optimale, le défrichage rendu possible grâce à la liste ne doit pas être pris en tant que tel. En effet, si on souhaite l’utiliser sur la durée, il sera nécessaire de se tenir au courant régulièrement si une nouvelle interprétation meilleure que celle conseillée n’a pas été enregistrée. Parfois, aucune version satisfaisante d’une œuvre majeure n’a été enregistrée, et l’interprétation que je conseillais alors l’était par défaut. Si une brillante version est enregistrée dans le futur il faudra y prêter attention.


[1proposée également en bas de page au téléchargement